Pourquoi j’ai créer Deux Barres Roses ?
J’ai toujours eu des ennuis de santé, toujours des petits bobos chiants… karma me direz-vous ? Peut-être.
Ce que je sais que j’ai toujours rêvé d’être maman et maman d’une famille nombreuse ( genre 5 enfants, OMG ), jamais je n’aurais pensé que ça allait être difficile pourtant quelques indices aurait du me mettre la puce à l’oreille.
Depuis l’adolescence je souffre de douleurs diffuses, j’ai fait des milliers d’examens en tout genre, je suis allée voir plein de spécialistes et rien, on ne sait pas de quoi je souffre, on évoque TRES souvent que c’est psychologique. En janvier 2016, je me fais opérer de l’appendicite en urgence et au réveil on me dit que j’ai légèrement de l’endométriose, sans aucune autre explication. Mon gynéco me dit que tout va bien, qu’on m’a enlevé ce qu’il fallait pendant l’opération que je suis suivie, bref la vie est belle… Sauf que moi je sens que quelque chose ne va pas, que plein de symptômes que j’ai toujours eu sont liés à ça. Donc je fais quelque recherche et je décide d’aller voir un spécialiste de l’endométriose.
On décide ensemble de planifier une nouvelle opération le 1er septembre 2016 et de voir vraiment ce qu’il en est, quand je me suis réveillée de cette opération qui devait durer 1 heure et en a duré 4, j’ai ressenti une douleur et une violence indescriptible. Il m’a dit que c’était beaucoup plus étendu que ce qu’on m’avait dit à la première opération et qu’il avait fait de son mieux pour tout nettoyer. J’ai ressenti beaucoup de colère et d’injustice mais j’ai aussi décidé que je ferais tout pour avoir ce bébé dont je rêvais depuis plusieurs années.
Avec mon mari, qui au départ était pas super emballé, on a pris la décision de se diriger vers une Fécondation in Vitro.
Pendant trois mois, j’ai tout mis en oeuvre pour que cette FIV fonctionne, j’ai fait toutes les médecines alternatives possibles, c’est devenu mon job à 100% ! Et on avait beau me dire que souvent ça ne fonctionnait pas du premier coup, moi je savais que je tiendrais mon bébé dans mes bras l’été suivant.
La ponction a très bien marché, on a réussi avoir sept embryons et le 4 novembre on m’a implanté deux embryons, une semaine après environ je sentais que j’était enceinte. Et le 14 novembre, deux barres roses se sont affichées sur mon test, je n’ai jamais été aussi heureuse. Je pense que j’ai eu énormément de chance, que le mental y a joué beaucoup, que l’opération et tous les traitements ont beaucoup aidé à cette réussite aussi rapide.
Je dirais que ça c’est compliqué par la suite, je n’ai pas du tout aimé la grossesse, je supporte pas la progesterone et j’ai passé neuf mois triste comme les pierres. Sans compté que 40 semaines c’est long mais quand on part dans des parcours d’infertilité il y a toute l’attente avant, donc la grossesse dure beaucoup plus longtemps. J’avais tellement de sentiments contradictoires que je ne pouvais pas en parler, après tout j’avais réussi l’impossible. Je n’ai absolument pas profité, j’ai passé neuf mois à me lamenter sur mon canapé et à la fin je voulais qu’une chose accoucher. J’étais la plus heureuse et j’avais extrêmement peur de perdre mon bébé et à la fois je me disais que peut-être j’avais fait une énorme erreur, que plus jamais je serais libre, que ma vie était finie, merci les hormones…
C’est là que j’ai commencé à me dire qu’il était dur de trouver un suivi de grossesse adapté à nos besoins. Par exemple quand on passe par des traitements pour tomber enceinte, on a beaucoup de suivis, énormément de rendez-vous etc… Une fois que vous êtes enfin enceinte, on vous dit félicitations, on se revoit dans un mois. Autant dire que pour moi c’était inconcevable et j’allais toutes les semaines chez le médecin pour le moindre symptôme de peur de perdre mon bébé. Finalement j’ai atteint 38 semaines après avoir supplié ma gynéco de me faire accoucher. J’avais le sentiment que dans mon ventre il pouvait lui arriver plein de choses mais qu’une fois que je le tiendrais dans mes bras, je pourrais le protéger. Donc j’ai tout fait pour accoucher à partir de 37 semaines, marcher pendant des heures, le ménage, des massages etc… Finalement, ma doctoresse a accepté de m’avancer la date de ma césarienne et le 14 juillet 2017 à 11h07, la plus merveilleuse des petites filles est née, tous les sentiments négatifs durant ma grossesse ont disparu.
En discutant avec d’autre femmes, j’ai réalisé quelles aussi avaient eu des fois des sentiments contradictoires pendant leur grossesse ainsi qu’une grande solitude durant leurs retours à la maison et un manque d’information sur toutes les possibilités qu’on a pour être aidées pendant cette période si particulière.
Avec Deux Barres Roses, je souhaite offrir cette aide bienveillante qui m’a parfois tant manqué et surtout un réseau de thérapeutes qui sont sensibles à l’infertilité, la grossesse, les premiers jours avec bébé pour qu’on se sente moins seule le premier jour du reste de notre vie.
Régulièrement, des articles sur le blog, des podcasts ou des femmes nous racontent leurs parcours pour accéder à cette maternité, des événements et je l’espère plein de nouveautés très bientôt.
C’est vraiment une idée super! Merci mille fois pour le témoignage, je culpabilise moins sur mes sentiments contradictoires!
Je te remercie Cassandre 🙂 ça fait toujours plaisir de recevoir des bons feedback! Deux Barres Roses veut vraiment œuvrer pour que les femmes se sentent moins seules !
Je viens de lire ton article et j’en ai eu les larmes aux yeux, ton parcours est vraiment touchant et je te souhaite de tout coeur que ta seconde grossesse se déroule de manière harmonieuse. Merci de partager ton parcours, je suis persuadée que ça aide des milliers de femmes, à déculpabiliser et lever les tabous autour de la maternité. Bravo pour tout ce que tu entreprends avec Deux Barres Roses pour aider les femmes.
Merci ça me va droit au coeur <3