Deux Barres Roses avait envie de vous faire découvrir des naissances différentes, des cultures et traditions d’autres pays. Pour ce premier récit, on rencontre Fairouze. Elle a 36 ans et vit en Algérie, c’est une amie de ma tante, j’avais envie de vous faire connaître l’Algérie qui est aussi mon pays.
Bonjour Fairouze, quel âge as-tu ? Ou habites-tu ? Et combien d’enfant as-tu ?
Bonjour. J’ai 36 ans, j’habite à Alger (la capitale de l’Algérie) et j’ai trois enfants ; deux filles et un garçon.
Comment as-tu découvert que tu étais enceinte ?
J’avais un retard d’une semaine après j’ai consulté ma gynécologue elle m’a fait une échographie vaginale et voilà !!!
Comment la femme enceinte est perçue dans ton pays ? Est-ce qu’on la dorlote beaucoup ou on contraire on pose pas trop de questions ?
En réalité une femme enceinte assume sa grossesse c’est à dire la société donne pas beaucoup d’importance à la femme enceinte …
Comment se sont passées tes grossesses sur le plan physique ? Douleurs, contractions, problèmes de santé, fatigue ?
Ma première grossesse était normale, pas de douleur, pas de contractions. Pour ma deuxième, je me sentais très fatiguée. Et la troisième la même chose j’ai saigné au début de ma grossesse j’étais ouverte d’un doigt et demi.
Comment était le suivi médical pendant tes grossesses ? Avais tu un médecin ou une sage-femme ?
Pendant mes trois grossesses je faisais mes contrôles médicaux chez ma gynécologue et régulièrement (bilan, échographies chaque trois mois).
Ou as-tu accouché ? Mon premier accouchement dans un hôpital publique (gratuit), les deux derniers dans une clinique privée (payante).
Qui était présent avec toi pendant l’accouchement ? Ton mari, ta maman, une amie, la sage-femme ?
La sage-femme et les infirmières.
Maintenant le vif du sujet, comment as-tu su que tu allais accoucher ? Pertes des eaux, contractions ?
La première perte des eaux et les deux dernières contractions.
Raconte-nous ton accouchement, long ou rapide ? Les douleurs et comment on t’a aidé à gérer ces douleurs ? Il y a-t-il la péridurale dans ton pays ? Comment tu t’es sentie soutenue, aidée ? Dans quelle position as-tu pu accoucher ? Les actes médicaux ou non ? Complications … ?
Ma première expérience… On était en voyage moi et mon mari au mois du Ramadan (Aout). C’était 7h du matin, j’ai senti un liquide chaud je croyais que c’était un pipi mais ce n’était pas le cas.
J’ai réveillé mon mari je lui demandais de me ramener chez moi j’avais peur d’accoucher loin de ma mère, il était contre il ne voulait pas risquer des complications.
Je l’ai rassuré en disant que je n’avais pas de douleur, aucun symptôme alors il a accepté l’idée. On a démarré à 8h du matin vers ma ville là où habitent mes parents et vous pouvez imaginer la vitesse avec les feux de détresse et la bande d’arrêt d’urgence, bref. (rire)
On est arrivé deux heures après, j’ai pris une douche, je me suis bien épilée, pris ma valise, mon dossier médical et direction l’hôpital le plus proche de mon quartier… J’étais à l’aise et calme sauf quand je suis rentrée dans la salle d’attente et j’ai vu toutes les femmes qui attendaient, là j’ai commencé à avoir le stress qui montait…
Quand mon tour est arrivé, je suis montée sur la table pour un touché vaginal et LA BOOOM la poche des eaux a éclaté !
J’ai gagné une place au service maternité sinon elles ne gardaient pas les femmes sans contractions pour être claire, elles se débrouillent seules jusqu’à la dernière minute.
Le lit qu’on m’a donné n’était pas pour moi seule je devais le partager avec une autre femme, une maman programmée pour une césarienne.
A partir de ce moment-là, mon cauchemar a commencé ainsi qu’une nuit blanche de contractions.
J’entendais les cris des femmes et j’avais des vomissements jusqu’à jusqu’à 10h du matin. Une gentille sage-femme est venue vers moi et m’a fait le touché, j’étais en plein travail ouverte 4 doigts.
(Personne ne te demande si tu as besoin de quelque chose surtout aux femmes timides comme moi, on est seule tout le long.)
Mais j’avais une idée de ce qui allait se passer à peu près et comment se comporter et réagir pendant les contractions, à travers les livres que j’avais pu lire. Alors je suis restée calme et j’ai bien respiré et surtout pas de panique !!!
Je n’avais même pas le droit de crier pour ne pas déranger les infirmières sinon elles viennent nous insulter.
En fin le moment de pousser, Dieu merci, c’était rapide à 10h 20 mon bébé est né. Je n’ai même pas eu le droit de le porter ou de le toucher. Les sages-femmes n’avaient pas de temps à perdre.
J’ai accouché normal, sans péridurale, sans aucune aide. C’était une mauvaise expérience après ça j’ai décidé de ne plus revenir à l’hôpital publique pour quoi que ce soit.
J’ai passé une terrible nuit à surveiller mon bébé, on était toutes seules, il n’y avait personne, ni médecin, infirmière. Le lendemain elles sont passées nous voir accompagné d’un pédiatre et d’une gynécologue.
On a pu finalement sortir moi et ma petite fille, je suis partie sans regarder derrière moi.
Comment s’est passé l’après ? La rencontre avec bébé ? L’allaitement ? A nouveau avais tu de l’aide pour les premières semaines après ton
accouchement ? Comment te sentais-tu psychologiquement ?
La première fois que j’ai vu ma fille, j’étais très émue, comblée de bonheur ! Et sa naissance a été tellement rapide, c’était merveilleux.
Je l’ai allaité pendant neuf mois avant de tomber enceinte de mon deuxième enfant… ça été un choc pour moi. Après l’accouchement c’est ma mère qui fait tout, la pauvre même le bébé c’est elle qui s’occupe. Et je suis très fière d’être maman de trois petits anges.
Quels sont les traditions dans ton pays autour de la naissance ? Après la naissance d’un bébé, son père doit lui chuchoter le Adan (appel à la prière) dans l’oreille droite, c’est une tradition religieuse et quand la maman sort avec son bébé de l’hôpital, sa famille est là pour l’accueillir avec le youyou. Pour finir, le soir, la femme la plus âgée de la famille vient et met sur le bébé et sa maman le Hani.
Après le septième jour, la famille fête la naissance. C’est ce qu’on appelle le Sbou pour les garçon ou les filles, ils y en a qui profitent de l’occasion pour faire la circoncision du petit en même temps (ça leurs évitent de faire deux fêtes) en plus médicalement c’est recommandé. Moi personnellement, la circoncision de mon garçon s’est passée le 21ème jour.
Il est aussi recommandé de raser la tête de l’enfant au septième jour de la naissance, de peser les cheveux qui ont été retirés et de donner en aumône aux pauvres une quantité d’argent équivalente au poids des cheveux. Nous égorgeons aussi un mouton pour la naissance d’une fille et deux moutons pour celle d’un garçon. On invite tout le monde à assister à la cérémonie, on mange le couscous et la fameuse Toumina et toutes sortes de gâteaux traditionnels et voilà c’est l’Algérie et ses coutumes et traditions.
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Merci de nous faire découvrir comment ça se passe dans d’autres cultures. Quel courage Fairouze , merci également pour ce partage . Sonia Danse Prénatale
Merci Sonia ❤️